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Les Abiouradous.
Avec une météo très incertaine, seulement 9 courageux randonneurs
se retrouvent au départ du foirail de Laguiole.
Tout d'abord, nous empruntons la petite route vers la carrière
de Rataboul; tronçon du GR de pays Tour des Monts d'Aubrac.
La draille passe au pied du Capel de Fer, alt: 1245m, pour
arriver jusqu'à la ferme bien restaurée des Abiouradous(signifiant
abreuvoir)
Ensuite, après une piste de ski de fond et les chemins en forêt,
nous traversons le ruisseau de la Nuech et quelques pâtures ou fleurissent: jonquilles, primevères, pensées, orchis etc.....
Nous proposons à ces Messieurs une variante en direction du
restaurant étoilé au dessus du buron de l'Hom pour un goûter
réconfortant!!!! goûter que nous prenons un peu plus tard devant
le non moins célèbre taureau de bronze!!!!
En fait, pas mal de boue sous les chaussures dans les chemins
boisés, mais juste une petite pluie fine avec Laguiole en vue....
Marie Louise
Histoire des Burons de l'Aubrac
Un buron est un bâtiment en pierre, couvert de (lauzes) ou d'ardoises, que l'on trouve sur les « montagnes », pâturages en altitude que les éleveurs de vallée possédaient et exploitaient de façon saisonnière dans l'Aveyron, en particulier sur le plateau de l'Aubrac. L'estive au buron était assurée par quatre buronniers ou plus selon la taille des burons :
Le roul, en général un adolescent servant d'homme à tout faire,
le bédelier (bedeliè), chargé de s'occuper des veaux (bedelóus), notamment de les amener à la mère pour amorcer la lactation,
Le pastre (pástre), 1er berger chargé de garder et rassembler le troupeau pour la traite,
Le cantalès (contalés), patron-vacher du buron chargé de fabriquer la tome fraîche et le fromage qui en est issu (cantal ou laguiole).
Le chien, pour ramener les vaches, le roul tenait couramment cette même fonction. Sur l'Aubrac le chien était formellement proscrit. Les vaches ne supportaient pas sa présence.
Deux fois par jour, le matin très tôt et en fin d'après-midi, la traite des vaches fournissait le lait, transporté au buron dans la gerle.
Le lait, emprésuré, était ensuite mis à « prendre » pendant 1 heure. Le caillé ainsi obtenu était découpé à l'aide d'une menòla (terme de la Lozère et de l'Aveyron) ou encore tranche-caillé, puis séparé du petit-lait. Le caillé était ensuite pressé sous la catseuse (grande presse en bois) et devenait la tome. Celle-ci était ensuite émiettée à l'aide de la fraiseuse, salée, puis transvasée dans un moule en bois ou en aluminium dans lequel elle était pressée à nouveau.
Enfin, la fourme ainsi obtenue était entreposée dans la cave du buron (à une température d'environ 10 °C) pour l'affinage qui dure de 45 jours à plusieurs mois (10 mois en général et 18 mois au maximum).
Dans les années 1945-1950, un millier de burons étaient encore en activité (264 burons sur l'Aubrac) dans ce qui était encore des montagnes à fromage. Dans les années 1960, leur nombre chuta à environ 60 (51 sur l'Aubrac en 1964) à la suite de la modernisation de l'agriculture. Les deux derniers burons de l'Aubrac (Camejane en Aveyron et Le Théron en Lozère) furent fermés le 13octobre2002, la mise aux normes européennes exigeant des investissements trop lourds.
Les burons ont été abandonnés en raison de plusieurs facteurs : politique de réduction démographique de la population agricole et rurale, baisse de rentabilité de l'agriculture extensive, normalisation des modes de vie, remplacement des solidarités communautaires et familiales par le droit social des salariés. La pénibilité des conditions de travail (la traite des vaches sous la pluie, le vent, la neige parfois, l'absence de confort et de logement décent) rebutaient les jeunes, qui préféraient se lancer vers la capitale à l'assaut d'un emploi administratif.