LES BOURINES

21 randonneurs se lancent dans la côte de Lestrade, depuis Banc de Bertholène, sans bourinner, ni tambouriner, vers les Bourines.

Le chemin des moines nous fait arriver par la porcherie, un bâtiment en U, restauré récemment, qui devait contenir un certain nombre de bêtes, plus le porcher.

C’est en 1273, alors que la Dômerie d’Aubrac commence à prendre de l’importance, que le Comte de Rodez, en fit donation. Il s’agissait d’un petit domaine constitué essentiellement de marais d’où le nom de » bourines ». Les moines, petit à petit, transformèrent les lieux pour en faire le plus grand domaine agricole de l’Aveyron, avec 800 ha. La petite histoire raconte qu’il fallait quinze jours à quinze paires de bœufs pour labourer un certain champ.

La bâtisse que nous admirons aujourd’hui, n’est pas un château-fort, qui devrait être situé sur une hauteur, mais bien une grange monastique. Ce que nous croyons être un donjon, est en fait, un grenier à grains, sur plusieurs étages, qui recevait non seulement les cultures, mais aussi les dîmes des nombreuses possessions. Une meurtrière servait à charger les charrettes et tombereaux, sans avoir à ouvrir les portes.

La guerre de cent ans obligea à protéger ces constructions par une courtine à quatre tours d’angle, qui donne cette impression de château.

Un corps de logis permettait de faire manger et dormir une quantité impressionnante de personnels. Au 16ème siècle, l’évêque de Rodez qui cumulait la fonction de Dom d’Aubrac et d’autres abbayes, avant de devenir cardinal, fit construire le portail et une galerie intérieure. Il est certain que passer les hivers ici, était plus agréable que sur l’Aubrac. (La même chose se passa entre Galinères, la tour de Masse, et l’abbaye de Bonneval.) Il faut ajouter une chapelle, la croix de 1579. (Base Mérimée du patrimoine historique)

La charreterie, qui pouvait garer une douzaine de véhicules et l’aire de battage pavée sont impressionnantes.

L’ensemble a servi de décor au film Malevil, inspiré du roman de Robert Merle, et à Fanfan la tulipe, en 2003 (Wikipédia).

Après un dernier regard sur ce lieu magnifique, nous empruntons le chemin qui va nous conduire à la croix de Mme Granier. Les terres commencèrent à être démembrées au moment de la révolution. Mais au 19^èmesiècle, cette famille aisée, en avait acquis une grosse partie, et la louait à différents agriculteurs. Ce qui permit de conserver les bâtiments en état.

Il nous reste un bon kilomètre à parcourir pour pénétrer dans Anglars et de découvrir quelques vielles maisons. Un chemin passant sous le village nous fera franchir par un pont, l’ancienne voie ferrée qui descend jusqu’à Espalion.

Les derniers pas seront faciles et nous pourrons nous rassembler autour du petit étang de Banc pour déguster les gâteaux de Sylvie et Jean-Marie, et les boissons offertes par Geneviève. Un grand merci à eux, et un grand bravo aux trois enfants.