30 Septembre 2011
Dominant le hameau des Douzes, le roc St Gervais barre les gorges de la Jonte de sa masse imposante. Dès le haut Moyen Age, ses hautes falaises offrirent aux populations locales un refuge sûr. Un
château entouré d'un minuscule village occupa la plate-forme sommitale. Déserté par ses habitants qui, recherchant la proximité de l'eau, s'établirent sur les bords de la Jonte, le roc ne
conserve aujourd'hui qu'une modeste chapelle, d'origine romane, entourée d'un émouvant cimetière.
Ce site, d'une sauvage beauté, s'anime chaque année, le premier dimanche de juillet, à l'occasion du pèlerinage traditionnel des bergers. Depuis des temps immémoriaux, les éleveurs viennent
placer leur cheptel sous la protection des Saint Gervais et Protais, vénérés en ces lieux depuis le Moyen Age.
Le rituel est resté le même. Une messe est célébrée en plein air, car la chapelle, minuscule, ne saurait accueillir la nombreuse assistance. Cette cérémonie se conclut par la vénération des
reliques, et surtout, "la bénédiction des branches". En effet, les pélerins, en venant vers le sanctuaire, ceuillent des branches de buis, qui, bénies par le célébrant, sont placées dans les
bergeries et les maisons, en signe de protection contre les maladies, la foudre et les incendies. Cette fête reste, à l'aube du troisième millénaire, bien suivie, les pèlerins venant des deux
causses Méjean et Noir.
"Le Fédou" : des brebis, du lait, une fromagerie :
En 1990, grâce à l'aide de la communauté de communes de Meyrueis, Florence Pratlong monte un atelier-relais : la fromagerie "Le Fédou". La jeune femme d'origine Roannaise a découvert la région
durant les vacances. Elle en tombe amoureuse, elle y revient et épouse en 1982 un agriculteur de Hyelzas, village situé en bordure du causse, non loin de l'Aven Armand, son mari fait de l'ovin
lait, elle observe , la vie et la marche de l'exploitation, prend la mesure des débouchés. Sa conclusion il existe un créneau pour le fromage de brebis fabriqué ici de manière artisanale. Le
couple a envie de rester sur le causse tout en créant quelque chose, l'aventure commence; a sa création la fromagerie traite 113000l de lait et emploie 4 personnes. En 2006, 22 salariés
transforment 800000l de lait par an à partir duquel est développée une gamme étendue de fromages, d'ont l'un répond au nom de "Bergeronnette".
Le marché est toujours en progression mais celle-ci s'est ralentie, concurrence oblige, alors qu'en 1990 le terrain étatit vierge.
Globalement nous n'avons pas de problème majeur, confie la caussenarde qui conclut : avoir rendu possible l'installation de plusieurs agriculteurs dont le retour d'une famille est notre plus
grande fierté, peut être plus encore que la réussite de l'entreprise elle-même.